Je pleure d’être effacée, moi, jeune femme de la diaspora.

Les explosions de Beyrouth m’ont rappelé mes origines, des origines qui ne s’effacent pas.

Yara El-Soueidi

--

Les escaliers de Mar Mikhail/Gemmayze. Photo : Amina Al-Charif

Je suis née le 16 février 1991 en plein hiver à l’hôpital du Sacré-Coeur de Montréal.

Ma mère me dit que lorsqu’elle m’a pris dans ses bras, j’ai été le soleil dans ses nuits. Elle, nouvelle immigrante fraîchement arrivée dans un pays qu’elle ne connaissait pas vraiment. Mes parents m’ont donné un prénom symbolique. Yara.

Yara comme la chanson de Fairouz, la grande chanteuse libanaise.

Yara comme le poème de Saïd Akl. Premier poème écrit en Arabe libanais latin — une langue inventée par le poète, poète que je n’aime pas du tout.

Yara comme l’amour que mes parents porte pour leur pays d’origine, pour se rappeler que mes racines prennent dans le Levant, le Croissant Fertile, sur le bord de la Méditerranée, entre montagnes enneigées et mer. Pour me rappeler que dans mes veines coule la sève du Cèdre, ce même Cèdre que Salomon a utilisé pour bâtir son Temple.

Je suis née telle une enfant de la diaspora. Les histoires du Liban me proviennent des bribes et légendes qui font mes parents. Les histoires de bonheur malgré les bombardements et la guerre. Et la guerre, la guerre et…

--

--

Yara El-Soueidi

29. millennial writer based in Montreal. feminist. b/witch. punk. queer. chaotic neutral. she/her/comrade. bonjour/hi.